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JOURNAL

Alors pourquoi ne suis-je pas enchantée ? Car jamais il ne m’en a dit autant. Ge n’est pas que je le soupçonne de flatterie. Oh ! non. J’aurais pu faire encore mieux ; il me semble du moins, et je vais tâcher d’y arriver dans la deuxième figure. Il est content, c’est évident ; je voudrais savoir ce qu’il en dit aux autres.

Est-ce seulement relativement très bien, très bien pour moi, ou est-ce vraiment bien ? Moi, je vois au delå, plus loin, mieux, je voudrais refaire… Je puis faire mieux… Alors ?

Mercredi 14 mars. —tableau, je ne le lui demandais pas ; il y a eu seulement échange de lettres pleines de chicanes de part et d’autre. Mais il se sent coupable, et je triomphe Julian est enfin venu voir le modestement.

Il le trouve très bien. Je le retiens à déjeuner, — comme M. Grévy.

Jeudi 15 mars. Voilà. C’est fini ! A trois heures je travaillais encore, mais tout le monde est arrivé et il a fallu tout laisser.— Madame et Mademoiselle Canrobert, Alice, Bojidar, Alexis, la Princesse, Abbema, Madame Kanchine ! Et Tony R.-F. est venu dans la matinée. Toute cette société va chez Bastien voir le tableau : l’Amour au Village. jeune fille de dos, la tête baissée, une fleur à la main ; elle s’appuie à une haie ; de ce côté de la haie, un jeune homme vu de face, les yeux baissés et regardant ses doigts qu’il tourmente. C’est d’une poésie pénétrante et d’un sentiment exquis. Pour ce qui est de l’exécution, il n’y en a pas ; c’est la nature mème. Il y a un petit portrait de Madame Dans un verger une