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DE MARIE BASHKIRTSEFF.

Bonheur ! Volupté ! Ma figure est une femme debout qui pleure, la tête dans ses mains. Vous savez, ce mouvement d’épaules, quand on pleure.

Je voulais m’agenouiller devant. Je disais mille folies. L’esquisse est haute de 30 cent., mais ce sera grandeur nature. Ce sera un défi au bon sens… Tiens, pourquoi ? Enfin j’ai déchiré une belle chemise de batiste pour envelopper cette petite statuette fréle. J’aime mieux cette terre que ma peau. Et puis je n’ai pas de bons yeux ; si je n’y vois plus assez pour peindre, je modėlerai. C’est si beau ce linge blanc et mouillé recouvrant et drapant avec de beaux plis ce corps souple, que je vois, comme il devrait étre. Je l’ai enveloppé avec respect ; c’est fin, c’est délicat, c’est noble ! Mercredi 28 février.

j’y aurai mis dix-neuf jours. Si je n’avais refait l’un des gamins, ce serait déjà fini, en quinze jours. Mais il paraissait trop ågé.

Lẹ tableau sera fini demain, Samedi 3 mars.

en est très content. Une des têtes est très bien. « Vous n’avez jamais rien fait d’aussi bien ; c est souple et d’un joli ton. A la bonne heure, c’est vraiment bien. Bravo ! mademoiselle. » Et comme cela pendant longtemps. En fin c’est très bien. Je ne peux pas y croire. Reste à faire les vêtements et je veux aussi refaire la tête du petit quin’est pas mal, mais pas si bien que l’autre. C’est qu’il avait l’air de trouver cela vraiment bien. Et pourtant je ne suis pas contente, ça ne m’a pas rendue gaie. Un autre jour, j’aurais sauté toute ła journée.

Tony est venu voir le tableau. Il