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JOURNAL

donc survenir ? D’où viendra la surprise ? sans l’avoir, et’ne pas l’avoir lout en l’ayant. A neuf heures et demie, nous allons au Salon et rencontrons à notre porte Bojidar rayonnant, avec son pėre qui vient me féliciter. L’avoir Nous

emmenons le jeune — Et j’arrive dans ma salle et je vois mon homme.

tableau, changé de place, remonté plus haut, au-dessus d une grande toile représentant des tulipes, d’une couleur aveuglante, et signée d’un artiste de neuvième classe. Alors cette prévision que l’écriteau : Mention honorable serait attaché à Irma devient possible, j’y cours. Point.

Je vais enfin jusqu’à l’odieux pastel et je l’y trouve.

Je ne fais qu’un bond jusque chez Julian, et je suis là pendant plus d’une demi-heure sans pouvoir trop parler.

ment ! mais depuis l’ouverture du Salon, depuis qu’on avait vu mes toiles, il n’était plus question du pastel, et puis il était sûr que je serais déplacée et sur la cimaise…

— J’aurais pleuré. Il parait très étonné. ComEnfin, la récompense, quand même accordée dans une autre section, -semble protéger contre une ascension de cette espèce ! Il me parait plein de ceur en écrivant des dépêches pressantes et persuasives à Cot, Lefebvre et Tony R.-F. Mais il est bien tard. Mention pour le pastel, c’est idiot ; mais passe encore ! Mais remonter mon tableau ! Ca me fait pleurer toute seule dans ma chambre en l’écrivant. La mention, au pastel, c’est un camouflet, une slupidité, un chagrin ; mais aller déplacer le tableau… J’en prends Dieu et tous les honnêtes gens à témoin : l’année dernière, on a donné des deuxièmes médailles à des choses qui étaient loin de me valoir. Et cette annéc