Page:Bashkirtseff - Journal, 1890, tome 2.pdf/477

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
472
JOURNAL

Vendredi 1er juin. pèrent à la folie !

J’ai l’autorisation des parents de taper dessus, et aujourd’hui j’en ai empoigné un et je l’ai flanqué par terre comme un paquet, Et puis ?… Et puis rien. Les gosses qui posent m’exasabsolument enragée.

Mercredi 6 juin. (Voilà une belle image.) Vous comprendrez mes souffrances, quand je vous dirai que les jours où j’entends bien sont comme des événements heureux. SaisissezJe suis terrassée par les oreilles. vous l’horreur d’une telle préoccupation ! Et des nerfs surexcités à un point absolument extraordinaire

! — Mon travail en souffre, je peins tout en

étant dévorée d’appréhensions chimériques. Je m’imagine des quantités d’horreurs ; 1l’imagination court, court, court, je subis toutes les infamies, j’invente des opprobres, craignant de les voir arriver. Je reste à peindre et je pense à ce qu’on peut bien dire de moi, et j’invente de telles horreurs qu’il m’arrive de me lever en sursaut et d’aller à l’autre bout du jardin comme une folle en poussant des exclamations indignées.

Ah ! ça doit produire de la belle peinture ! Il faudrait prendre des douches. Et ce soir je vais écrire à maman pour qu’elle songe à l’ambassade, ou j’en deviendrai folle ; c’est commencé. Dimanche 10 juin.

risque de rencontrer personne, je vais au Salon, le matin.

Comme, le dimanche, on ne Il y a vraiment des récompenses abominablement injustes.

Il y a toujours foule devant le jeune tableau du jeune