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DE MARIE BASHKIRTSEFF.

DE MARIE BAŞIKIRTSEFF. 497

Mon tableau serait grand… simple,.

nouveau caime.

Jeudi 13 septembre. peines paraissent moins amères lorsqu’on les idéalise C’est excessivement juste. Comment idéaliser les miennes ? C’est impossible ! Elles sont si amères, si plates, si affreuses que je ne puis en parler, même ici, sans me blesser horriblement. Comment dire que parfois j’entends mal ? Eh bien ! Que la volonté de Dieu soit faite ! Cette phrase me vient machinalement et je la pense presque. Car je vais mourir, tout naturellement, sans violence, tout en me soignant. J’aime autant ça, car je suis inquiète pour mes yeux et je suis restée quinze jours sans travailler et sans lire, et ça ne va pas mieux. Je sens des battements et des choses vagues passant dans l’air. C’est peut-être parce que depuis quinzejours j’ai une bronchite qui mettrait au : lit n’importe qui, et avec laquelle je me promène come si je n’avais rien. J’ai travaillé au portrait de Dina avecune disposition d’esprit si tragique que ça me fera encore des cheveux blancs.

Je lis dans Stendhal que les Samedi 15 septembre.

Bastien au Salon. Comment dire ? C’est le beau du Ce matin, je vais voir les beau. Il y a trois portraits qui, au dire de Julian qui ce soir dine avec nous, sont désespérånts. Oui, désespérants. Jamais on n’a fait rien de tel. C’est la vie mėme, c’est l’âme. Et c’est d’une facture qu’on ne peut comparer à rien, car c’est la nature méme. On est insensé de peindre après cela. Il a un petit tableau intitulé Les blés mûrs. Un homme vu de dos les fauche. Ce tableau est bien. K. B. — It.

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