Page:Bashkirtseff - Journal, 1890, tome 2.pdf/506

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
501
DE MARIE BASHKIRTSEFF.

causer des étonnements si grands qu’ils touchent presque à l’émotion… Mais dės qu’il sort de ce format minuscule, dès que ses têtes ont plus d’un centimètre, cela devient dur et ordinaire ; mais on n’ose pas le dire et l’on admire, bien que toutes ses toiles de ce Salon soient seulement bonnes et correctes. Mais est-ce de l’art ? Des gens en costume qui jouent du clavecin ou qui montent à cheval et… Enfin beaucoup de genristes en font autant. Ce que j’ai vu d’étonnant et de beau de lui, c’est d’abord les Joueurs de boules sur la route d’Antibes. C’est une scène prise sur le vif, bien qu’en costumes anciens, et c’est plein d’air et de soleil, et c’est si petit et tellement fait qu’on reste consterné. Puis lui-même et son père, à cheval sur la même route, je crois. Puis le Graveur à l’eau-forle. mouvement et l’expression sont saisis et sont vrais. Get homme qui pense, qui travailie, qui est peut-être empoigné, nous touche et nous intéresse, et les détails sont miraculeux. —Il y a aussi un cavalier Louis XIII qui regarde par la fenêtre ; mème format et encore un mouvement juste, une action humaine, naturelle, simple, une parcelle de vie enfin. Pour le reste, je le classe dans les rangs des bons tableaux de genre bien soignés et qui, sans les chefsd’œuvre que j’ai cités, ne suffiraient pas à la gloire de Meissonier.

— Le Ses portraits, lorsque la tête a seulement deux centimėtres, sont en carton ; et plus c’est grand, plus c’est mauvais.

Je salue et passe, il ne me touchera jamais. Mais regardez les portraits de Bastien-Lepage ! La majorilé crierait très fort si je disais qu’ils sont de beaucoup