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DE MARIE BASHKIRTSEFF.

ĐE MARIE BASUKIRTSEFF. 525

sou vent difforme, mais c’est toujours vivant. Il y a là des impressions splendides. Et dans les choses les plus mauvaises on sent un je ne sais quoi qui fait qu’on regarde sans dégoût ni lassitude. Il y a là un tel aplomb, une si formidable confiance unie à une ignorance non moins formidable… C’est comme l’enfance d’un génie. Et puis des emprunts presque entiers à Titien (la femme ébauchée et le nègre), à Vélazquez, à Courbet, à Goya. Mais tous ces peintres se volent les ans les autres. Et Molière donc ! Il a pris des pages entières mot pour mot ; j’ai lu, je sais.

Mardi 8 janvier. quelque chose qui fait qu’elle ne sent pas la pose et change tout en ne bougeant pas ; j’aimerais dix fois. mieux une femme remuant beaucoup, mais retrouvant par moment la pose juste… Ou bien… ; enfin, peu importe la raison, ça. ne va pas, Et comme je ne cède pas à la déveine, c’est une lutte terrible qui me brise ; la rage arrive à ce point qu’on paraît extraordinairement calme et que les mouvements sont d’une lenteur de malade, tandis qu’on a une envie folle de casser et de déchirer tout. Dina pose bien, mais il y a voilà…

Lundi 14 janvier. voyage à Damvillers. Émile Bastien nous a tout raconté : le projet de tableau, le genre de vie… Il ne perpètre rien dans l’ombre, il n’a pas défendu de parler ; il n’a — — Il me semble que j’ai fait un pas… S’il ne nous a pas invitées à voir les études de Concarneau, c’est qu’il n’invite jamais personne ; il penserait mėme que ce serait prétentieux d’inviter pour voir quelques études faites n’importe comment à Concarneau, où il étail allé se reposer, et qu’enfin la façon