Page:Bashkirtseff - Journal, 1890, tome 2.pdf/556

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
551
DE MARIE BASHKIRTSEFF.

qui finiront par me donner un accès de fièvre chaude. Arrive X. Y. ou Z. et il dit : Larochefoucauld était superbe. Je m’assombris.

Maman le voit et cinq minutes plus tard, elle raconte devant moi, comme par hasard, quelque chose qui doit déconsidérer ce bal dans mon esprit ; à moins qu’elle n’entreprenne de prouver que le bal n’a pas eu lieu du tout.

C’est arrivé. —— Des inventions et des défaites enfantines, et moi j’écume de voir qu’on croit que je peux gober ça !  !  !

Vous savez, le bal de Mardi 20 mai. — A dix heures au Salon avec M. H… Il dit que mon tableau est si bien qu’on croit que je me suis fait aider.

C’est atroce. Il ose dire aussi que Bastien n’a jamais su coinposer un tableau, qu’il peint des portraits et que ses tableaux sont des portraits, et qu’il ne peut pas faire du nu. Ge juif est étonnant.

Il parle de la médaille et va s’occuper de ça, il connaît tous les membres du jury, etc., etc. En sortant de là, nous allons chez Robert-Fleury. D’un air agité, je lui raconte qu’on m’accuse de ne pas avoir fait mon tableau. Il n’en a pas entendu parler ; il dit que ça n’existe pas dans le jury et que si on le disait, il serait là. Il nous. croit beaucoup plus émus que je ne le suis en réalité, et nous l’emmenons déjeuner chez nous pour qu’il nous calme et prodigue des consolations. peut-on ainsi s’émouvoir de tout ? On repousse ces saletés du pied.

Je voudrais qu’on le dise dans le jury devant moi, Comment