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DE MARIE BASHKIRTSEFF.

que c’est la règle. Mais d’un autre côté il n’y a pas d’artiste de talent qui n’ait pas eu ses médailles. De sorte qu’il y a des barbouilleurs pourvus de médailles, mais il n’y a pas de talent qui n’en soit pas pourvu. Alors ? Alors ? Et moi aussi j’ai des yeux. C’est une composition, mon tableau. Mettez que je les aie habillés, ces gamins, en costume moyen âge et exécutés dans un atelier (ce qui est bien plus faciłe que dehors), avec un fond de tapisserie. Mais

me voilà avec un tableau historique qui serait fort apprécié en Russie. Que croire ?

Voici encore une demande de reproduction, Baschet, le grand éditcur.

C’est la cinquième que je signe. Et puis ? Mardi 27 mai. – C’est fini. Je n’ai rien. Mais c’est affreusement vexant ; j’espérais jusqu’à ce matin. Et si vous saviez les choses auxquelles on a donné des médailles !  !  ! Pourquoi ça ne me décourage-t-il pas ? Je suis très étonnée. — Si mon tableau est bien, pourquoi n’est-il pas récompensé ?

Tripotages.. dira-t-on. C’est égal, puisque c’est bien, comment se fait-il donc qu’on ne le récompense pas ? Je ne veux pas poser pour une loyale enfant, qui ignore qu’il existe des intrigues ; pourtant il me semble qu’étant donnée une bonne chose…

Alors c’est donc que c’est mauvais ? Non plus. J’ai des yeux même pour moi,… et puis les autres ! Et les quarante journaux !