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DE MARIE BASHKIRTSEFF.

pas dans la chambre ; il m’a paru comme honteux de se montrer si changé. Très changé, oh ! très changé, mais ce n’est pas de l’estomac qu’il est malade ; je ne suis pas un médecin, mais il n’a pas la tête à ça, E fin je le trouve si changé que je lui dis seulement : — Eh bien ! vous voilà revenu ? — Il n’est pas répugnant, et si gentil tout de suite, si amical, si bienveillant pour ma peinture, me répétant toujours de ne pas me soucier des médailles, le succès suffit. Je le fais rire de sa maladie en lui disant qu’elle était nécessaire et lui fait du bien puisqu’il commençait à bedonner. —son

malade si gai et si gentil. Et encouragée je deviens bavarde. Il me fait des compliments sur ma robe et jusque sur le manche de mon ombrelle. Il m’a fait asseoir à ses pieds sur la chaise longue… De pauvres jambes maigres !… les yeux grandis et très clairs, les cheveux ébouriffés.

L’architecte srmblait ravi de voir Mais il est très intéressant et, puisqu’il le demande, j’irai encore le voir. L’architecte, qui nous accompagne jusqu’en bas, me le demande aussi. « Cela fait tant de plaisir à Jules et il est si heureux de vous voir, il dit que vous avez beaucoup de talent, je vous jure ! » J’insiste sur l’accueil qui m’est fait parce que j’en suis très contente.

Mais c’est un sentiment maternel, très calme, très tendre et dont je suis fière comme d’une force. Il en réchappera,… c’est sår. Il a fallu me tenir à quatre pour Lundi 30 juin.

ne pas crever ma toile à coups de couteau. Il n’y a pas un coin fait comme je le voudrais. M. B. — II.

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