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JOURNAL

femmes qui qu’on a donné des médailles aux s’étaient fait faire leur tableau et, une fois la médaille donnée, on est admis de droit l’année suivante, et on peut envoyer les plus plates horreurs. Et moi, jeune ; élégante et citée dans les journaux ! Tous ces gens sont les mêmes… Breslau par exemple ; elle a dit à mon modèle quej’aurais bien plus de talent si j’allais moins au bal. Tous ces gens-là s’imaginent que je vais tous les soirs dans le monde. Comme les apparences sont trompeuses ! Seulement supposer que le tableau n’est pas de moi ; c’est trop grave, on ne l’a pas dit, plût au ciel ! Tony Robert-Fleury m’a dit qu’il a été étonné du résultat, car chaque fois qu’il parlait de moi à ses collègues du jury, on lui répondait : c’est très bien, c’est une chose très intéressante. — — Que voulez-vous qu’on pense quand on dit ça ? demande Robert-Fleury. Alors c’est ce doute… Vendredi 27 juin.

partir pour faire un tour au Bois, voilà l’architecte qui s’amène près de la voiture. Ils sont arrivés ce matin et il vient nous dire que Jules va un peu mieux, qu’il a bien fait sa traversée, nmais que malheureusement il ne peut pas sortir. Il aurait eu tant de plaisir à me dire le şuccès que mon tableau a eu auprès de tous ceux à qui il a montré la photographie en Algérie. Alors nous irons le voir demain, dit maman. Vous ne pouvez pas lui faire un plus grand plaisir, il a dit que votre tableau… mais non il vous le dira lui-même ; ce sera mieux. Au moment où nous allons —

Samedi 28 juin. — Nous allons donc rue Legendre. D’abord il se lève pour nous recevoir et fait quelques