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JOURNAL

que je sois malade, sans cela on m’accuserait d’avoir fait votre tableau.

On l’a déjà dit, ajoute l’architecte. — Pas dans la presse ! — Oh ! non.

Mercredi 17 septembre. sans que je sois tourmentée par le souvenir de mon père. J’aurais dû partir et le soigner jusqu’à la fin. Il n’a rien dit, parce qu’il était comme moi, mais il a dû sentir cruellement mon absence. Comment n’ai-je pas ?…

C’est depuis que Bastien-Lepage est ici et que nous allons si souvent chez lui avec mille prévenances, gâteries, tendresses… N’est-ce pas vraiment très mal ? Maman, c’est différent, séparée pendant plusieurs années, remise depuis cinq ans ; mais moi, la fille ? Alors Dieu me punira. Mon Dieu, si on va au fond des choses…, on ne doit rien à ses parents s’ils ne vous ont pas prodigué des soins dès votre entrée dans le — Il se passe peu de jours monde.

Mais ça n’empèche pas… et puis je n’ai pas le temps de développer cette question. me donne des remords. si je ne crois pas en Dieu ? Je n’en sais rien et quand même… J’ai ma conscience et ma conscience me Bastien-Lepage

— La punition de Dieu. Mais reproche ce que j’ai fait. Ét puis on ne peut pas dire : Je ne crois pas en Dieu. Ça dépend de ce qu’on entend par Dieu. Si le Dieu que nous aimons et que nous désirons existait, le monde serait autre.