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DE MARIE BASHKIRTSEFF.

On fait un crime aux républicains d’avoir des misérables dans leurs rangs, et quelle est la nation qui n’en a pas ?

Si la France entière devenait légitimiste ou impérialiste, seraient-ils donc tous purs, tous sans tâche ? Bonsoir, je radote presque, parce que je me dépêche en diable.

Mercredi 12 juin. vail, si négligé depuis samedi ; j’ai des remords et demain tout rentrera dans l’ordre accoutumé. J’aurai assez du soir pour mes affaires. M. Rouher m’a étonnée en plusieurs choses. D’abord par sa verdeur ; lui que je croyais grave, lent, décrépit, il sautait de la voiture, offrant le bras, payait le fiacre, montait le perron en courant ; -et puis, par ses idées. — La demi-instruction, dit-il, produit la négation absolue de toute autorité. Il proclame les bienfaits de l’ignorance (tout en disant que c’est bien difficite à đécider) et prétend que. les journaux sont du poison jeté sur la voie publique. Vous pensez bien si je l’ai examiné et écouté avec curiosité, le vice-empereur ! Mais je n’ai pas besoin ici de vous donner mes appréciations, d’abord parce que je ne l’ai pas assez vu, et ensuile parce que je n’y suis pas disposée ce soir. Il nous a raconté plusieurs choses curieuses et qu’il est à méme de savoir parfaitement, sur l’attentat de 1867 contre notre empereur, et puis des choses de la famille impériale, m’a demandé si nous connaissions le prince impérial. Vous pensez bien que j’ai été orthodoxe avec le maitre des Bonaparteux. Je suis méme étonnée de mes flatteries délicates et de mon tact. Gavini et le baron semblaient m’apDemain, je reprends mon tra-