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JOURNAL

a déjà quelque temps que je pense à l’honneur de descendre. Eh

bient aujourd’hui, Julian est entré ét, ayant examiné mon académie, il parla ainsi : Finissez-moi ça bien, et je le descendrai en bas : Samedi 12 octobre.

Mon académie a été trouvée très bien, très bien, très bien. Ahl vous êtes bien organisée vous, et si vous travaillez, vous ferez ce que vous voudrez. Je suis blasée sur les louanges (je dis blasée pour la forme) et la preuve que R… ne ment pas, c’est qu’on m’envie de tous côtés. Et c’est bète, mais cela me fait de la peine, Il fáut qu’il y ait’quelque chose pour qu’on me dise de telles choses chaque fois, surtout quand celui qui les dit est un homme aussi sérieux et aussi consciencieux que R… Quant à Julian, il ajoute que si je savais tout ce qu’on dit de moi, cela me tournerait la tête. Gela vous griserait, Mademoiselle Marie, dit la bonne.

Je crains toujours que ceux qui me liront pensent qu’on me flatte parce que je suis riche. Cela ne fait ’rien, je nepaie pas plus que les autres et les autres ont des protections, des amitiés, des parentés avec les professeurs. D’ailleurs, à l’heure où vous me lirez, il n’y aura plus de doute sur ce que je vaudrai. Ah ! il faut bien que je sois compensée de ce côté 1 C’est bon de voir le respect qu’on vous accorde pour votre mérite personnel. R… commence à faire son Carolus ; il va, il vient (il a reçu une grande médaille à l’Exposition universelle, , il cause après avoir corrigé, il allume une cigarette, il se jette dans un fauteuil. Ça m’est égal tout