Page:Basset - Contes arabes, 1883.djvu/112

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sincérité seule était utile ; il baissa les yeux, versa des larmes et dit : « Celui qui fait le mal y trouve infailliblement son châtiment, même si sa vie se prolonge ; oui, j’ai commis des fautes et j’ai péché contre toi, poussé par la crainte et la violence d’une passion et d’un amour fatal. Cette femme est chaste, pure et innocente de toute faute. »

À ces mots, Dâdbin se frappa la tête en criant à Kardân : « Dieu t’anéantisse, toi qui m’as séparé de mon épouse et qui m’as fait commettre une injustice ! »

« Il faut absolument que Dieu te fasse périr, répliqua Kesra, toi qui as agi avec précipitation, sans examiner l’affaire, ni distinguer l’innocent du coupable. Si tu avais attendu, le crime aurait été évident à tes yeux ; tu aurais appris que ce mauvais vizir avait l’intention de te tuer : où étaient ta circonspection et ta réflexion ? »

Puis, s’adressant à Aroua : « Que veux-tu que je leur fasse ? »

Elle répondit : « Je décide suivant la justice de Dieu très haut : Le meurtrier sera tué ; l’ennemi sera traité en ennemi, comme il a agi envers nous ; le bienfaiteur recevra sa récompense, selon ses mérites envers