Page:Basset - Contes arabes, 1883.djvu/158

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pris tout ce dont il avait besoin, et ils marchèrent jusqu’à une montagne élevée. Le chercheur de trésors prit un livre, se mit à le lire et creusa sur le sommet une excavation profonde de cinq coudées. Alors apparut une pierre qu’il déplaça et qui couvrait l’orifice d’un puits. Le magicien attendit jusqu’à ce qu’un souffle arrivât jusqu’à lui ; puis il attacha le jeune homme à une corde par le milieu du corps et le descendit jusqu’au fond du caveau. Le fils du roi avait avec lui une bougie allumée ; il aperçut un trésor considérable. Son compagnon suspendit à un câble un panier qui fut rempli et que le chercheur remonta jusqu’à ce qu’il en eût pris sa suffisance. Il se mit alors à charger ses bêtes de somme et cessa son travail, pendant que le jeune homme attendait qu’il lui renvoyât le câble, puis il recouvrit l’ouverture du puits avec la grosse pierre et s’en alla50.

Le prince, voyant cette conduite, mit sa confiance en Dieu (qu’il soit loué et exalté !) et demeura étourdi de sa situation. Il pensait en lui-même : « La mort ne me serait pas plus pénible. » Le monde s’obscurcit devant lui et sa prison lui fut insupportable. Il