Page:Basset - Contes arabes, 1883.djvu/159

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se mit à pleurer en disant : « J’ai échappé au puits de la montagne et au brigandage et je mourrai ici patiemment, » puis il demeura à attendre la mort. Tandis qu’il réfléchissait, il entendit le fracas d’un torrent, prêta l’oreille et dit : « Ce cours d’eau est considérable, et s’il faut absolument périr en cet endroit, peu importe que ce soit aujourd’hui ou demain. Puisque je ne puis échapper au trépas, je vais me jeter dans cette rivière ; mon agonie ne sera pas longue. » Puis il se leva, joignit ses pieds et se lança à l’eau. La violence du courant l’entraîna sous terre jusqu’à ce qu’il arriva à une profonde vallée où courait un grand fleuve qui sortait de la montagne. En se voyant revenu à la surface de ce monde, le jeune homme fut étourdi et tomba privé de sentiment. Lorsqu’il revint à lui après son évanouissement, il se leva et traversa cette vallée en louant Dieu très haut. Quand il en fut sorti, il continua sa route jusqu’à ce qu’il rencontra une tribu qui habitait près d’une grande ville du royaume de son père. Il se mêla aux habitants qui l’interrogèrent sur son histoire. Il leur raconta ses aventures qui les surprirent, et ils admirèrent comment Dieu l’avait sauvé.