cherches-tu à le conserver en prison dans ton palais ? Pourquoi, chaque jour, écoutes-tu ses discours et le renvoies-tu sans tenir compte des propos des gens ? Fais-le périr et sois-en débarrassé. » — « Entendre, c’est obéir, » répondirent les notables ; puis ils entrèrent avec le peuple, se prosternèrent devant le roi, le félicitèrent et Azâd-bakht les plaça à un rang honorable.
C’était la coutume des gens de sortir après avoir salué le prince ; celui-ci, les voyant s’asseoir, comprit qu’ils avaient quelque chose à lui dire, et, se tournant vers eux : « Demandez ce qu’il vous faut. » Les vizirs étaient présents. Les notables répétèrent ce que ceux-ci leur avaient enseigné et les ministres parlèrent dans le même sens.
Azâd-bakht reprit alors : « Sachez-le, je ne doute pas que votre langage ne soit une preuve d’affection et de bon conseil ; vous n’ignorez pas que si je voulais faire périr la moitié du peuple, cela ne me serait pas difficile. Comment donc ne pourrai-je pas faire mettre à mort ce jeune homme qui est en prison, en mon pouvoir ? Son crime est avéré, il mérite le dernier supplice. C’est l’énormité de sa faute qui seule a retardé