Page:Basset - Contes arabes, 1883.djvu/167

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son châtiment. Si j’agis ainsi envers lui et si ma conviction se fortifie à son égard, du moins mon cœur et celui de mes sujets trouveront satisfaction. Si je ne le fais pas mourir aujourd’hui, demain il n’échappera pas à la mort. »

Là-dessus il fit amener le prisonnier qui se prosterna devant lui, et lui dit : « Misérable, jusqu’à quand le peuple murmurera-t-il contre moi à cause de toi et me blâmera-t-il de retarder ta mort ? Les gens de ce pays me font de tels reproches que je suis devenu le sujet de leurs conversations ; ils sont venus aujourd’hui me faire des remontrances et réclamer ton exécution. Combien de temps sera-t-elle différée ? Mais aujourd’hui, je veux verser ton sang et délivrer le monde de tes discours. »

« Sire, répondit le prisonnier, s’il a été tenu des propos contre toi, j’en jure par Dieu et encore par Dieu, ce sont tes vizirs qui ont fait de toi le sujet des conversations ; ce sont ces méchants qui s’abouchent avec ton peuple et lui apprennent des choses déshonorantes pour ce palais, mais j’espère que Dieu très-haut fera retomber leurs machinations sur leurs têtes. Quant à la me-