Page:Basset - Contes arabes, 1883.djvu/193

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tarde pas ; s’il a été fixé pour plus tard, ne l’avance pas. » Le roi resta plongé dans la stupéfaction et s’abstint de boire, de manger et de dormir, ne sachant ce qu’il devait faire, et se disant : « Si je tue l’eunuque et le jeune homme, mon âme ne sera point soulagée, car ce ne sont pas eux les coupables : c’est mon épouse qui a envoyé son confident chercher l’autre ; si je les fais périr tous les trois, je n’apprendrai rien. Mais je ne veux pas me hâter de peur d’avoir ensuite à me repentir. Puis il les laissa pour s’occuper des affaires.

Il avait une nourrice qui l’avait élevée sur ses genoux ; c’était une femme intelligente au blâme de laquelle il ne résistait pas. Elle entra chez la reine qu’elle trouva extrêmement affligée l’interrogea sur ce qui s’était passé et ne cessa de la caresser jusqu’à ce que Châh-Khatoun lui eût fait jurer de lui garder le secret. La vieille femme fit cette promesse : alors la princesse lui raconta son histoire depuis le commencement jusqu’à la fin et lui révéla que le jeune homme était son fils. Là-dessus, la nourrice se prosterna devant elle en disant :

« La chose est aisée à arranger. »

a Par Dieu, ma mère, c’est moi qui choisis