Page:Basset - Contes arabes, 1883.djvu/194

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ma perte et celle de mon fils ; mais je ne demanderai rien, car on ne me croirait pas et l’on prétendrait que je ne cherche par là qu’à écarter la honte : rien ne peut me servir que la résignation. »

La vieille femme fut satisfaite de son langage et de son esprit et reprit : « Tu as raison, mais j’espère que Dieu rendra la vérité évidente ; prends patience ; je vais entrer chez le roi, j’écouterai ce qu’il me dira et, s’il plaît à Dieu très-haut, j’inventerai un expédient. »

Puis elle partit chez Qaïsar, qu’elle trouva la tête penchée sur ses genoux et visiblement affligé. Elle s’assit près de lui un instant et lui adressa des paroles caressantes : « Mon fils, mon cœur se consume à te voir depuis quelques jours immobile et affligé, sans que je sache ce que tu as. »

« Ma mère, répondit-il, c’est de la faute de cette maudite dont j’avais si bonne opinion ; elle a commis telle et telle faute », puis il raconta tout depuis le commencement jusqu’à la fin.

La nourrice reprit : « C’est ainsi que tu es troublé à cause d’une faible femme ? »

« Je réfléchis seulement, dit-il, au genre