Page:Basset - Contes arabes, 1883.djvu/208

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brigands, lui donna un vêtement d’honneur et déclara que quiconque l’aimait devait lui faire un pareil présent, de sorte que cet homme en fut comblé. Le prince lui confia ensuite la police du pays ; enfin il fit dresser neuf potences à côté de la première et dit à son fils :

« Tu étais innocent et ces misérables travaillaient à ta perte. »

« Mon père, répondit-il, je n’avais d’autres crimes à leurs yeux que mon dévouement pour toi. Comme j’étais attaché à ton pouvoir et que je les empêchais de piller le trésor, ils m’ont détesté, envié ; ils ont conspiré contre moi et ils ont juré ma mort. »

« Le moment n’était pas arrivé, reprit Azâd-Bakht. N’es-tu pas d’avis que nous les traitions comme ils voulaient te traiter ; leurs efforts tendaient à ton supplice ; ils te calomniaient et me déshonoraient parmi les rois. »

Puis, se tournant vers les vizirs :

« Scélérats, s’écria-t-il, quels mensonges avez vous proférés et quelle excuse vous reste-t-il ? »

« Aucune, fut leur réponse : nous avons mal agi : nous voulions la perte de ce jeune homme et elle est retombée sur nous ; nous