Page:Basset - Contes arabes, 1883.djvu/88

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voyage. Il les fit amener en sa présence et leur demanda :

« Où sont les jeunes gens que vous avez pris tel jour ? »

« Chez nous, répondirent-ils, et nous te les offrirons, seigneur, pour qu’ils te servent comme esclaves ; nous te donnerons toutes les richesses que nous avons entassées ; nous abandonnerons tout ce que nous possédons ; nous nous repentirons de nos fautes et nous combattrons devant toi. »

Mais il n’agréa pas leur discours ; il s’empara de tous leurs trésors, fit tuer tous les voleurs et reprit ses enfants avec lesquels il se réjouit beaucoup. Les soldats murmurèrent à cette vue en disant : « Il est plus injuste que son frère ; une troupe de brigands vient à lui, veut se repentir et lui amène deux serviteurs ; il les accepte, puis il prend les richesses de ces gens et les fait périr ! C’est une grande injustice. »

Un peu plus tard, le cavalier qui avait enlevé sa femme se présenta devant lui pour se plaindre d’elle parce qu’elle le repoussait ; il prétendait qu’elle était son épouse. Abou-Sâber la fît venir en sa présence, pour rendre son arrêt et entendre ses raisons. Le