Page:Basset - Contes arabes, 1883.djvu/89

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cavalier l’accompagna. Lorsque le roi la vit, il la reconnut et la reprit à son ravisseur qu’il fit tuer. Là-dessus, il apprit que ses soldats criaient à la tyrannie. Il manda sa cour et ses vizirs et leur dit : « Par Dieu tout puissant, je ne suis pas le frère du prince défunt : celui-ci m’avait emprisonné pour une parole qu’il m’avait entendu prononcer. Tous les jours, il venait me la répéter : vous m’avez cru son frère, tandis que je suis Abou-Sâber ; Dieu très haut m’a donné ce royaume en récompense de ma patience. Le roi qui est venu me demander du secours et que j’ai dépouillé, avait commencé autrefois par me piller et me chasser de mon pays ; il m’avait banni injustement et s’était emparé tyranniquement de mes biens. J’ai usé de représailles envers lui. Quant aux voleurs qui voulaient changer de vie, je ne pouvais accepter leur repentir, car ils m’avaient maltraité contre toute justice ; ils m’avaient rencontré sur la route, m’avaient volé, dépouillé, s’étaient emparés de mon argent et de mes enfants : ce sont ces deux jeunes gens qu’ils voulaient me donner pour esclaves et que je leur ai repris ; j’ai agi envers ces brigands comme