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Il obéit.

— Mon fils, dit le père, je vais te faire connaître mes derniers souhaits : ne confie jamais un secret à ta femme ; n’emprunte jamais rien à un riche qui a été pauvre, ne fais pas de présent à un soldat.

Le fils pensa :

— Je verrai si les paroles de mon père ont quelque chose de fondé ou non.

Puis il dit à sa femme :

— Je vais enterrer sous mon lit un homme que j’ai tué.

Il enveloppa dans un linceul une pièce de bois qui figurait un homme, la cousit dans un sac et l’enterra sous son lit. Il fit ensuite un présent à un soldat du gouvernement, emprunta cent talaris à un homme qui était devenu riche, de pauvre qu’il était, et les serra soigneusement.

Des femmes vinrent trouver la sienne et se mirent à causer. Celle-ci leur dit :

— Je pourrais vous confier un secret.

— Raconte-le-nous.

— Mon mari a tué un homme, il l’a enterré sous son lit et personne ne l’a vu.

Ses amies s’en allèrent et répétèrent ce propos.

Le gouverneur, qui en eut vent, envoya pour arrêter le coupable le soldat qui avait reçu un présent. Le prétendu meurtrier lui dit :