Page:Basset - Contes populaires d’Afrique, 1903.djvu/149

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

e) Arabe du Maroc.

43

LE HIBOU[1]


Il était une pauvre femme qui avait un fils. Ils ne possédaient qu’une chèvre. Ils l’égorgèrent et mangèrent sa chair. Le lendemain, le fils dit à sa mère :

— Porte cette peau au marché. J’irai te l’acheter ; assurément un juif viendra aussi pour te l’acheter et il te trompera. Je veux y aller et faire réussir l’affaire : nous arriverons, le juif et moi, et nous mettrons une enchère sur la peau.

Ils surenchérirent de sorte qu’elle arriva à cent mithqals. Ils la vendirent au Juif, emportèrent les cent mithqals lui et sa mère, et ils achetèrent des moutons qu’il emmena paître.

Dans la forêt, il rencontra un hibou dans une maison déserte. L’oiseau cria :

— Mouak !

Le berger demanda :

— Combien m’en donnes-tu ?

— Mouak.

  1. Socin et Stumme, Die arabische Dialekt der Houwara, Leipzig, Hirzel, 1894, in-8, p. 34-37, 98-99.