Page:Basset - Contes populaires d’Afrique, 1903.djvu/182

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ger assis, ayant la cuisse passée sur celle de la jeune fille. Celle-ci veut aussitôt se dégager, se mettre en sûreté et laisser les deux rivaux se démêler entre eux. L’étranger appuie fortement sa cuisse sur celle de la jeune fille, la retient en place et continue la conversation sans faire attention à l’Afryt. L’Afryt étonné vient se poser en face d’eux et dit à l’inconnu :

— Qui t’a permis d’entrer ici ?

L’inconnu ne daigne pas lui répondre. Nouvelle question, même indifférence. Troisième demande, point de réponse encore.

L’Afryt furieux tire son coutelas kirdâouy, le dirige sur la cuisse de son rival et enfonce la pointe jusqu’à la cuisse de la fille. Elle fait un effort pour retirer sa cuisse ; elle ne peut la débarrasser. L’Afryt dégage son couteau et, tout stupéfait du flegme et de la contenance de son adversaire, il rengaine son arme et va partir vaincu. Mais l’étranger se lève, le saisit par le haut de son vêtement et le tire brusquement. Le vêtement se déchire en deux ; un morceau resté à la main de l’inconnu, l’autre sur le corps de son ennemi. Celui-ci cherche à fuir et songe à son salut ; son rival lui allonge, de son membre blessé, un violent coup de pied dans les reins et le renverse sur la face. L’Afryt, le nez et le front écorchés, demeure étendu par terre, étourdi, ne