Page:Basset - Contes populaires d’Afrique, 1903.djvu/183

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sachant plus où il est. Il revient à lui ; l’autre tire son couteau et va le tuer.

— Laisse-moi la vie, dit le vaincu ; que Dieu te laisse la tienne !

— Fais-nous amende honorable ; jure-moi que, de ta vie, tu ne te présenteras pas à cette fille, et je te ferai grâce ; sinon, je t’éventre là, sur la place.

L’Afryt se soumit et jura aussitôt tout ce qu’on voulut. L’inconnu saisit alors l’Afryt par les oreilles et le traîna comme un mouton jusqu’auprès de la fille. Elle était restée assise, regardant et attendant quel allait être le dénouement de la lutte et lequel de ses deux prétendants demeurerait vainqueur. L’étranger fait arrêter l’Afryt debout en face de la fille et déclare que le vaincu a juré de ne plus se présenter à elle.

— Sera-t-il fidèle à son serment ? dit-elle.

— Oui, répond l’Afryt.

— Laisse-le s’en aller, dit alors la fille à l’inconnu ; si jamais il reparaît ici, tu le traiteras comme tu voudras.

L’Afryt fut relâché et il partit, secouant la poussière de la mort.

Le libérateur de la fille la demanda en mariage et l’épousa. Il resta avec elle jusqu’à ce qu’elle mourut.