Page:Basset - Contes populaires d’Afrique, 1903.djvu/187

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et elle tordait ainsi. Pourtant, à midi, elle vit qu’ils n’avaient pas fini de coudre : elle continua de tordre le fil et eux, de travailler. À trois heures de l’après-midi, le jeune homme qui avait les fils courts avait fini de coudre ; mais celui qui avait les fils longs n’avait pas encore fini.

Quand le père de la jeune fille se leva et vint trouver les jeunes gens, il leur dit :

— Vous avez cousu jusqu’à présent et le vêtement n’est pas encore fini !

L’un d’eux se leva, prit le vêtement et dit au père :

— Mon père, voici : ma tâche est achevée.

Celle de l’autre n’était pas terminée. Le père les regarda et ils le regardèrent. À la fin, il leur dit :

— Mes fils, quand vous êtes venus tous les deux me demander ma fille unique, je n’avais pas de préférence pour l’un de vous : c’est pourquoi j’ai apporté une pièce d’étoffe, je l’ai déchirée en deux, je vous l’ai donnée et j’ai appelé ma fille pour tordre le fil pour vous en disant : Faites ces vêtements. Vous avez commencé à travailler et je vous ai dit : Celui qui aura fini le premier le vêtement, sera le mari de ma fille. Avez-vous compris ?

Les jeunes gens répondirent :

— Père, nous comprenons ce que vous nous dites. Voici : l’homme qui a fait le vêtement doit