Page:Basset - Contes populaires d’Afrique, 1903.djvu/20

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

au chacal pour triompher du léopard (n° 60) ; par le daim chez les Veï (n° 71) ; un conte kimboudou nous montre la grenouille faisant de lui sa monture (n° 41).

Sur les côtes de Guinée, la ruse est l’apanage de l’araignée (anansé) qui se laisse prendre parfois comme dans un conte veï, (n° 72) où ses incarnations rappellent celles de Biliou dans le roman égyptien des Deux Frères ; mais elle a passé avec son nom et ses attributions dans les récits des nègres des Antilles anglaises (n° 167). Du reste, quand il s’agit de défendre sa vie, la poule chez les Fiotes (n° 143), le singe chez les Gallas (n° 38) et le mulet chez les Berbères (n° 9) trouvent le moyen de se débarrasser qui du crocodile, qui du lion. Excepté dans les contes du nord et de l’est, le chacal (ou le renard) ne joue pas un rôle important et l’on peut se demander si les contes où il figure ne révèlent pas une influence étrangère : on la trouve en effet dans un conte nouba (n° 54) qui paraît un souvenir du Kalilah et Dimnah, dans deux contes tigrinia (nos 48 et 49), dans un conte dankali (n° 33), dans un conte bilin (n° 22),