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Il le fit et mit du poison dans ce qu’il acheta.

Les deux autres se dirent :

— Quand celui qui est parti reviendra, nous le tuerons et nous partagerons le trésor.

Quand il revint après avoir empoisonné la viande, ils le tuèrent, et quand ils eurent mangé, ils moururent : le trésor resta sans maître.

Les trois scélérats étaient étendus sur la route sans être encore morts quand passèrent un vieillard et son fils. Ils trouvèrent les trois cadavres et le père dit :

— Tu vois que ceux-ci sont morts, parce qu’ils ont fait le mal. Tu possèdes beaucoup de richesses ; si tu ne fais pas attention à toi, tu les perdras. Je prie Dieu que tu ne les perdes pas ; je n’aime pas à voir le mal. Puisses-tu tout garder ! Mais si tu deviens pauvre, n’oublie pas ce que tu vois là ; si tu veux encore avoir des richesses ne cherche pas à prendre ce qui appartient à autrui ; ce qu’on vole ne rend tranquille ni ton cœur, ni celui d’un autre.