Page:Basset - Contes populaires d’Afrique, 1903.djvu/232

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— Tu es maintenant notre amie ; c’est pourquoi nous voulons te confier quelque chose. Nous voulons t’apprendre une maxime, mais ne la révèle à personne. Alors ils commencèrent :

Esprit blanc, hoho !

Esprit rouge, hoho !

Esprit noir, hoho !

Si ma tête était foulée aux pieds.

Que m’arriverait-il ?

La tête, il la jette :

Le pied, il le jette ;

La tête, il la jette ;

Toi, tu as offensé le grand fétiche.

Ainsi chantèrent les Esprits ; alors ils congédièrent l’araignée. Lorsqu’elle arriva chez elle et qu’elle montra les yams, son père convoqua tous ses amis et chacun d’eux manifesta sa joie. Ils mangèrent tous avec le plus grand plaisir des yams apportés et devinrent très gros. Alors la jeune araignée allait toujours chercher une nouvelle provision au trou de rat où habitaient les Esprits qui n’étaient pas lavés. À la fin, le père de la jeune araignée, tourmenté par la curiosité, lui offrit un jour de l’accompagner à l’endroit d’où elle rapportait de si beaux yams. La jeune araignée ne voulut rien entendre, car son père n’avait pas de moyens d’existence. La vieille araignée ne voulut pas renoncer à son projet,