Page:Basset - Contes populaires d’Afrique, 1903.djvu/233

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mais pendant la nuit, tandis que la jeune araignée dormait, le père fit un trou à son sac et le remplit de cendres.

Quand le lendemain, elle se mit en route avec le sac, son père suivit secrètement sa trace qui lui était indiquée par la cendre et la rejoignit devant la ville.

— Bien, dit la jeune araignée, je vois que tu veux y aller à ma place. Fort bien ! va, je m’en retourne. Mais père, fais attention à ne pas trop parler et à jouer l’homme sage.

Alors la jeune araignée s’en alla, mais son père lui cria :

— Soigne-toi bien ! et il pénétra tout droit dans le trou de rats.

Alors les Esprits allèrent à sa rencontre et lui demandèrent ce qu’il voulait. À peine l’araignée les eut-elle vus qu’elle éclata de rire et s’écria :

— Oh ! ces fous qui ne sont pas lavés ! Venez ; dois-je raccourcir vos barbes en broussailles ?

— Veux-tu peut-être nous apprendre la sagesse ? s’écrièrent les Esprits irrités ; et que cherches-tu surtout ici ?

Alors l’araignée leur apprit qu’elle était venue chercher des yams pour elle et ses compagnons. Là dessus, ils lui en apportèrent et lui dirent :

— Écorce-les et fais cuire les écailles.

L’araignée se mit à rire et pensa : je serais un vrai sot !