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Elle plaça les yams sur le feu, mais ils ne voulurent rien donner. À la fin, elle suivit le conseil des Esprits ; elle plaça sur le feu, non les yams, mais les écailles et elles se changèrent en fruits magnifiques.

Après que l’araignée fut restée quelque temps chez les Esprits, elle dit :

— Maintenant, je veux m’en aller.

Alors les Esprits lui donnèrent un grand panier plein de yams, l’accompagnèrent un bout de chemin et, avant de se séparer d’elle, ils lui enseignèrent la maxime qu’ils avaient enseignée à la jeune araignée, mais ils lui recommandèrent de ne jamais la chanter. Au mépris de la défense, l’araignée se mit à la chanter aussitôt. Comme les Esprits se taisaient, elle pensa qu’ils avaient seulement murmuré un ancien chant de leur patrie.

À peine s’était-elle séparée des Esprits, hors du trou de rat, qu’elle se mit à chantera haute voix :

Esprit blanc, hoho !

Esprit rouge, hoho !

Esprit noir, hoho ! etc.

Aussitôt, une violente douleur la saisit ; elle s’affaissa. C’était comme si sa tête, ses jambes et ses mains étaient coupées, mais son chant continuait encore. Pleins de compassion, les Esprits