Page:Basset - Contes populaires d’Afrique, 1903.djvu/30

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si tu me manges, tu ne seras pas rassasié, et si tu me laisses aller, tu n’en auras pas plus faim. Si tu me donnes la liberté, je te délivrerai un jour de ce qui t’attend. Si tu me laisses libre, ce sera pour ton salut, car je te tirerai d’un pas difficile.

Le lion sourit et lui dit :

— Que peux-tu faire pour moi ? Y a-t-il sur la terre quelqu’un qui puisse détruire mon corps ?

Elle prêta serment devant sa face et lui dit :

— Je te tirerai d’une situation difficile, au jour funeste qui arrivera.

Le lion réfléchit à ce que la souris lui avait dit ; il examina la chose en lui-même et dit :

— Si je la mange, en vérité, je ne serai pas rassasié.

Il la laissa aller. Peu après, il arriva qu’un chasseur donna la chasse au lion jusque sous un palmier, de sorte qu’il avait creusé un trou devant le lion. Celui-ci y tomba. Il était vaincu par la main de l’homme : on le porta jusqu’au palmier, on l’attacha avec des courroies sèches, et ainsi, il demeura en face de la montagne. Il était triste. Lorsque la nuit arriva, le puissant animal décida la réalisation des paroles de la souris, en dépit des prétentions à la force que lui, le lion, avait exprimées. La petite souris se tint devant lui et lui dit :