Un jour, il avait tout pris et s’était rengorgé.
110
LE LION ET LA TORTUE[1]
uatre défenses d’éléphant, extraordinairement
grosses, tellement qu’il fallait deux
hommes pour porter chacune d’elles,
étaient là comme prix de la lutte à la course. On
disait :
— Allons, que tous les animaux courent à qui mieux-mieux. Celui qui sera fatigué le dernier recevra l’ivoire.
Beaucoup d’animaux vinrent et coururent à l’envi ; mais ils furent fatigués et abandonnèrent la course, en sorte qu’il ne resta que le lion. Celui-ci se réjouit et dit :
— Le prix m’appartient.
Alors la tortue se leva et dit :
— Pas encore ; nous allons lutter à la course l’un contre l’autre, de façon à ce que je reçoive l’ivoire.
Le lion s’en détendit, rit et dit :
— Nous ! comment pourrais-tu lutter à la course ?
La tortue répliqua :
- ↑ Ferstl, Yao-Erzæhlungen, p. 102-103, III.