Page:Basset - Contes populaires d’Afrique, 1903.djvu/333

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nulle envie ; j’irai puiser ailleurs. Qu’est-ce que cela me fait ?

On posta la Gazelle auprès du puits en lui disant :

— Surveille bien ! si le Lièvre vient ici puiser de l’eau, tu l’attraperas et tu le feras prisonnier.

La Gazelle alla se poster.

Le Lièvre arriva sur les lieux tenant en main deux calebasses. L’une était pleine de miel ; l’autre était vide ; il comptait y mettre son eau. La Gazelle lui dit :

— Que viens-tu chercher par ici ?

Il répondit :

— Salut, belle dame !

Elle lui dit :

— Ne vas pas essayer de me tromper ! Tu es venu ici puiser l’eau du chef, alors que tu as refusé de nous aider.

Le Lièvre alla tremper une plume de poule dans le miel et il en enduisit la bouche de la Gazelle. Celle-ci de s’écrier :

— Tiens, c’est bon ! donne-m’en encore.

Sieur Lièvre lui dit :

— Oui, à condition que tu me laisses puiser mon eau.

La Gazelle répondit :

— Pour ça non, je ne te laisserai point !

Alors le Lièvre reprit :