Page:Basset - Contes populaires d’Afrique, 1903.djvu/343

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L’enfant de la femme y alla ; mais, en passant près du siège, y poussa adroitement un de ses adversaires, qui disparut pour toujours. Les hommes dirent encore :

— Litaolané a l’habitude de se reposer au soleil près d’un tas de roseaux ; cachons un guerrier armé dans les roseaux.

Cette embûche ne réussit pas mieux que la première. Litaolané n’ignorait rien et sa sagesse confondait toujours la malice de ses persécuteurs. Plusieurs d’entre eux, en tâchant de le jeter dans un grand feu, y tombèrent eux-mêmes. Un jour qu’il était vivement poursuivi, il arriva au bord d’une rivière profonde et se métamorphosa en pierre ; son ennemi, surpris de ne pas le trouver, saisit cette pierre et la lança sur la rive opposée, en disant :

— Voilà comme je lui casserais la tête si je l’apercevais sur l’autre bord.

La pierre redevint homme, et Litaolané sourit sans crainte à son adversaire qui, ne pouvant plus l’atteindre, exhala sa fureur par des cris et des gestes menaçants.