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oiseau pour eux. Ils lui donnèrent sa nourriture et il dit :

— Chante, mon oiseau.

Le frère de la jeune fille était parmi ces garçons et pensa que l’oiseau chantait comme sa sœur, mais il eut peur de demander au cannibale de le lui montrer. Il l’avertit d’aller dans le village où étaient les gens et lui dit qu’il y avait ce jour-là abondance de viande.

Alors le cannibale alla au village et fit chanter son oiseau. Le chef désira beaucoup le voir, mais le cannibale refusa d’ouvrir son sac. Le chef lui offrit un bœuf pour l’oiseau, mais le cannibale repoussa cette offre. Alors le chef fit un plan. Il demanda au cannibale d’aller lui chercher un peu d’eau et lui dit qu’il lui donnerait beaucoup de bœufs quand il reviendrait. Le cannibale dit qu’il irait si on lui promettait de ne pas ouvrir le sac quand il serait parti. Tous lui promirent de ne pas y toucher. On lui donna un pot qui fuyait pour y rapporter de l’eau, de façon qu’il fût longtemps absent. Dès qu’il fut hors de vue, le chef ouvrit le sac et en fit sortir sa fille. D’abord, il ne put croire que c’était elle, car il croyait qu’elle observait l’intonjane (réclusion imposée aux filles qui atteignent l’âge de puberté). Mais quand il sut que les autres filles l’avaient trompé, il déclara qu’elles devaient toutes mourir et elles