Page:Basset - Contes populaires d’Afrique, 1903.djvu/418

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

LXXXVI. — OTANDO[1]

148

ON NE FAIT PAS DEUX FOIS LA MÊME ROUTE[2]


Le roi Redjioua avait une fille d’une rare beauté, nommée Arondo. Redjioua disait :

— Peu m’importe qu’un homme vienne m’offrir des esclaves, des richesses ou de l’ivoire pour épouser ma fille ; celui-là ne l’aura pas. Je veux pour gendre un homme qui s’engage à tomber malade, si Arondo tombe malade, et à mourir, si elle meurt.

Comme on connaissait les conditions du père, personne ne demandait la fille en mariage. Un jour, cependant, arrive un homme nommé Akenda Mbani (celui qui ne va jamais deux fois au même endroit). Il dit a Redjioua :

— Je veux épouser votre fille ; je consens à mourir si Arondo meurt.

C’est ainsi qu’Akenda-Mbani épousa Arondo. Akenda-Mbani était un grand chasseur. À peine

  1. Les Otando habitent près de la rivière Ngounyé, entre les Achira et les Apono, dans le Congo français.
  2. Du Chaillu, L’Afrique sauvage, p. 329-331.