Page:Basset - Contes populaires d’Afrique, 1903.djvu/46

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Le lendemain, il dit à ses filles :

— Debout, allons faire paître le troupeau !

— Bien, répondirent-elles.

Il les prit avec lui et garda le troupeau avec elles. Mais la plus jeune avait emporté dans sa main un paquet plein de cendres. Quand elle eut quitté la ville, elle ne cessa d’en répandre pendant toute la marche. Ils arrivèrent à un endroit très éloigné ; le père conduisit ses filles sous un arbre et leur dit :

— Demeurez ici jusqu’à ce que je revienne.

Les enfants restèrent là ; il prit le chemin de la maison et les abandonna. La nuit arriva et la plus jeune des filles dit à ses sœurs :

— Debout ! revenons aussi chez nous.

Elles lui répliquèrent :

— Nous ne connaissons pas la route.

— Suivez-moi seulement.

Elle suivit la cendre et arriva bientôt avec ses sœurs à la maison. Elles trouvèrent leur père en train de souper. Il leur dit :

— Je voulais moi-même aller vous chercher.

Elles lui répondirent :

— Nous sommes revenues toutes seules.

Dans la nuit, sa femme lui dit :

— Tu n’a pas conduit tes filles dans la forêt ; tu m’as dit un mensonge : divorce avec moi et reste avec elles.