À son retour, elle trouve le singe assis sur sa balle de riz, le singe lui dit :
— Eh vous, commère, voyez : j’ai trouvé une balle de riz.
— Ce riz-là n’est pas à vous, compère ! ce riz-là est du riz que j’ai acheté pour mes enfants. Je l’ai laissé au bord du chemin parce que j’allais chercher du bois sec ; mais ce riz est à moi, rendez-le-moi.
Le singe ne veut rien entendre et dit :
— Ce qui est bon à ramasser est bon à garder ; je ne rends pas.
La tortue est désolée, mais que pouvait-elle faire ? Elle dit au singe :
— Eh bien, compère, vendez-m’en une livre.
— Impossible, commère ! mon riz n’est pas à vendre. Allez chez le Chinois.
— Bon, compère ! Un jour nous verrons.
Un jour, le singe était assis sur une branche d’arbre et sa queue traînait par terre. La tortue passe, elle voit cette queue, la saisit et crie :
— Me voila qui viens de trouver une queue de singe ! Ce qui est bon à ramasser est bon à garder ! Je ne rends pas.
— Eh vous, commère ! vous plaisantez, n’est-ce pas ? C’est ma queue ça !
— Le riz sur le chemin est à celui qui ramasse le riz ; la queue sur le chemin est à celui qui ramasse la queue.