Page:Basset - Contes populaires d’Afrique, 1903.djvu/94

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L’homme répondit :

— Je te donnerai un beau cheval.

Le loup garou répliqua :

— Je ne veux pas de cheval ; ce que je désire, c’est ta fille, car je l’aime ; si tu me la donnes, je couperai ton grain en un instant ; il sera moissonné dans le temps qu’il faut pour tousser et cracher.

— Bien, dit l’homme ; et il lui donna sa fille.

— Mon père, lui dit-elle, comment peux-tu me donner à un homme qui est pire que ton chien ou ton âne ?

— Ma fille, répondit-il, il n’y a pas d’hommes vils ou nobles. Quand nous avons été neuf mois dans le sein de notre mère, nous naissons et ensuite. Dieu fait les uns riches et les autres pauvres ; les uns sont des magiciens ; les autres, des gens ordinaires ; comme nous sommes tous également des hommes, je te donne à quelqu’un qui te rendra heureuse.

De la sorte, le loup garou l’épousa et l’emmena chez lui.

Le lendemain matin, il sortit pour aller chercher du bois. Pendant ce temps, une femme vint trouver la nouvelle mariée et lui dit :

— Donne-moi ta parole, et je te raconterai quelque chose.

La jeune femme lui répondit :