Page:Basset - Nouveaux Contes berbères, 1897.djvu/159

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anneau à l’oreille. L’homme courut après, la tua, cacha l’anneau, alluma du feu, la fit cuire et la mangea. Une femme sortit de terre, le saisit et lui demanda : « N’as-tu pas vu mon fils qui a une boucle d’oreille ? — Je n’ai pas vu de garçon, répondit-il, mais une gerboise qui avait un anneau à l’oreille. — C’est mon fils. » Elle l’entraîna sous terre et lui dit : « Tu as mangé mon fils, tu m’as séparée de lui ; moi je te séparerai de tes enfants, tu travailleras à la place du mien. »

Celui qui s’était changé en lévrier vit cet homme ce jour là et lui dit : « C’est toi qui as acheté de la viande pour un lévrier et la lui as jetée. — C’est moi. — Je suis ce lévrier ; qui t’a amené ici ? — Une femme », répondit l’homme, et il lui raconta toute son aventure. « Va te plaindre au roi, reprit l’autre ; je suis son fils, j’irai lui dire : cet homme m’a fait du bien. Quand il te dira : Va au trésor et prends autant d’argent que tu pourras, réponds-lui : Je n’en veux pas, je désire que tu me craches la bénédiction dans la bouche. S’il te demande : Qui t’a dit cela ? réponds : Personne. »

L’homme alla trouver le roi et se plaignit de la femme ; le roi la fit appeler et lui dit :