Page:Basset - Nouveaux Contes berbères, 1897.djvu/190

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confident dit au roi : « Fais publier en ville que tu donneras un festin ; l’ivresse vaincra tous les gens, le coupable sera là et on le reconnaîtra. » Le repas fini, le voleur se dénonça. On le prit, on le jeta en prison et on y mit des gardes.

Au milieu de la nuit, il s’aperçut que ses gardiens dormaient. Il prit un rasoir, rasa à l’un les moustaches, à l’autre le menton et triompha d’eux de la sorte (puis il s’enfuit). Le lendemain matin, quand ils se levèrent pour aller le prendre, ils trouvèrent que l’un avait la barbe rasée, l’autre les moustaches coupées. Le roi leur dit : « Qu’est-ce que cela ? — Nous ne savons pas. » Un conseiller lui dit : « Lâche une autruche dans la rue, l’auteur de tous ces méfaits la prendra. » Le roi suivit ce conseil. Il lâcha une autruche, le voleur la laissa venir dans sa rue, puis la fit entrer dans sa maison, la tua, la pluma et la suspendit au plancher. Une femme dit au roi : « Que me donneras-tu pour que je te le découvre ? — De l’argent. » Elle entra chez la femme du voleur et lui demanda un peu de viande d’autruche ; la femme lui en donna. Quand le roi l’eût vue, il envoya des gens qui saisirent l’homme et