Page:Basset - Nouveaux Contes berbères, 1897.djvu/54

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le chacal, va les changer pour d’autres ! » Il lui en amena deux maigres. « Elles sont grasses, » reprit le chacal. Il les écorcha, coupa des épines de palmier mâle, enroula le cuir autour des pattes du lion et l’y fixa avec les épines. — Aïe ! « cria l’autre. — Celui qui veut se faire beau ne doit pas dire : aïe. — Assez, mon cher. — Mon oncle, je te ferai avec ce qui reste des pantoufles et des bottes. » Il entoura la peau du lion avec le cuir où il planta des épines : quand il arriva aux genoux : « Assez, mon cher, dit le lion ; qu’est-ce que c’est que cette chaussure là ! » — Tais-toi, mon oncle, voici des pantoufles, des bottes, des culottes, des vêtements. » Quand il arriva à la ceinture, le lion lui dit : « Qu’est-ce que c’est que ces chaussures-là ? — Mon oncle, ce sont des pantoufles, ce sont des bottes, ce sont des culottes, c’est un vêtement. » Il arriva ainsi jusqu’à son cou : « Demeure ici, ajouta-t-il, jusqu’à ce que le cuir sèche ; quand le soleil se lèvera, regarde-le en face ; quand la lune se lèvera, regarde-la en face. — C’est bon », dit le lion, et le chacal s’en alla.

L’autre resta et fit comme son compagnon lui avait dit ; mais ses pieds se gonflèrent, le