Page:Basset - Nouveaux Contes berbères, 1897.djvu/55

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cuir devint dur et il lui fut impossible de se lever. Quand le chacal revint, il lui demanda : « Comment vas-tu, mon oncle ? — Comment je vais ! maudit, fils de maudit, tu m’as trompé. Va, va, je te recommanderai à mes enfants. » Le chacal passa près de lui, le lion le saisit par la queue ; le chacal s’écarta, la queue resta dans la gueule du lion : « À présent, dit-il, te voilà sans queue : quand mes pieds seront guéris, je te prendrai et je te mangerai. »

Le chacal alla appeler ses cousins et leur dit : « Allons remplir d’oignons nos ventres dans un jardin que je connais. » Ils partirent avec lui. En arrivant, il attacha leurs queues à des rameaux de jeunes palmiers et les entortilla bien. « Qui a lié nos queues de la sorte ? demandèrent-ils. — Personne ne viendra avant que vous n’ayez rempli vos ventres ; si vous voyez arriver le maître du jardin, débattez-vous et fuyez. Voici que, moi aussi, je suis attaché comme vous. » Il lia à la place une feuille d’oignon. Quand le propriétaire du jardin arriva, les chacals le virent venir : ils se débattirent, leurs queues furent toutes arrachées et demeurèrent après les branches où elles étaient liées. Lorsque