Page:Basset - Nouveaux Contes berbères, 1897.djvu/56

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le chacal aperçut l’homme, il coupa la feuille d’oignon et se sauva le premier.

Quant au lion, lorsque ses pieds furent guéris, il alla se promener. Il rencontra son ami le chacal, le saisit et lui dit : « Je te tiens, fils de maudit ! » L’autre reprit : « Qu’ai-je fait, mon oncle ? — Tu m’as enfoncé des épines dans la chair, tu m’as dit : Je te ferai des chaussures ; à présent que vais-je faire de toi ? — Ce n’est pas moi, reprit le chacal. — C’est toi (et la preuve c’est que) tu as la queue coupée. — Mais tous mes cousins sont sans queue, comme moi. — Tu mens, drôle ! — Laisse-moi les appeler, tu verras. — Appelle-les. »

À son appel, les chacals accoururent, tous sans queue. « Qui d’entre vous a été cordonnier ? demanda le lion. — Nous tous, » répondirent-ils. Il reprit alors : « Je vais vous apporter du poivre rouge, vous en mangerez et celui qui dira : « Aie, » ce sera lui. — Va. » Il leur apporta du piment et ils étaient en train d’en manger quand le premier chacal fit du bruit avec ses chaussures, mais il dit au lion : « Mon oncle, je n’ai pas dit : Aïe. »

Le lion les renvoya et ils partirent à leurs affaires (134).