Page:Basset - Nouveaux Contes berbères, 1897.djvu/81

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petit. Il dit à son compagnon : « Mon frère, fais-moi descendre dans la jarre, — Bois seul, répliqua l’autre, tu as mangé seul le foie, tu boiras seul. » Le hérisson sauta dans la jarre et se mit à boire. Puis il dit au chacal : « Fais-moi remonter. — Non. — Fais-moi remonter, tu es mon ami. — En effet, je suis ton ami, mais il n’y a pas eu de bons rapports entre nous. Reste là jusqu’à ce que vienne le maître de la jarre : il te fera remonter quand il te trouvera. — Emmène-moi, reprit le hérisson. — Reste là, adieu. — Chacal, j’ai à te recommander un dépôt que j’ai mis en réserve dans un endroit : prends-le, il te servira, » Dès que le chacal entendit parler de dépôt, il revint vers son ami. « Allonge la tête, dit celui-ci, pour que je te parle sans que personne ne m’entende. « Le chacal allongea la tête tout près de la jarre. Dès que le hérisson l’atteignit, il la mordit, s’y accrocha et sauta au loin. Puis il dit au chacal : « À quoi t’ont servi tes cent ruses ? La seule que j’avais les a surpassées » (156).