encores cent mille escus. Mr de Believres[1] dit : « Sire, je suis d’avis que vous donniés cent mille beaux escus a cette demoiselle pour luy trouver un bon parti. » Et comme M. de Suilly eut respondu qu’il estoit bien aysé de nommer cent mille beaux escus, mais difficile de les trouver, sans le regarder le chancelier repliqua : « Sire, je suis d’avis que vous preniés deux cent mille beaux escus, et que vous les donniés a cette damoiselle pour la marier, et trois cent mille ettout[2], sy a moins il ne se peut, et c’est mon avis. » Le roy se repentit depuis de n’avoir creu et suivy ce conseil.
Juillet. — De la le roy alla a Verneuil, d’ou il partit a l’improviste pour s’en aller en poste a Calais (aust). Il me renvoya de Verneuil trouver la reine, et sa sœur, et S. A., pour leur faire compliment de sa part. Je retourna le trouver a Calais, et pris congé de luy pour aller au siège d’Ostende[3], et quelque temps apres, estant un soir venu trouver le roy a Calais (septembre), je trouvay Mr de Biron prest a s’embarquer pour aller en Angleterre, quy me desbaucha pour luy accompagner.
Nous ne trouvasmes point la reine a Londres ; elle estoit en progres[4] a quarante milles de la en un
- ↑ Pompone de Bellievre, seigneur de Grignon, fils de Claude de Bellievre, premier président du parlement de Grenoble, et de Louise Faye, né en 1529, mort le 9 septembre 1607. Il fut. créé chancelier de France, le 2 août 1599.
- ↑ Aussi.
- ↑ Le siège d’Ostende avait été commencé par les Espagnols le 5 juillet 1601.
- ↑ En voyage.